Dans le cadre des travaux de révision biennale de la carte relative à la liberté d’installation des notaires et concomitamment aux travaux d’instruction menés par les services de l’Autorité de la concurrence, le ministère de la justice a voulu recueillir le retour d’expérience de 1 925 candidats nommés de septembre 2016 à septembre 2018 après l’instauration de la 1e carte.
La Chancellerie leur a soumis un questionnaire complet afin de retracer leur parcours, de disposer d’un état des lieux de leur situation économique et d’apprécier leurs perspectives d’évolution. Une première consultation a été réalisée entre le 15 et le 25 mars 2020. 40 % de l’échantillon global, soit 772 personnes dont 677 notaires installés, ont répondu intégralement à l’enquête, 58 % de manière partielle.
Parmi les nombreux enseignements de ce bilan, on retiendra que :
- 85 % des répondants se sont effectivement installés et 98 % étaient toujours en activité en mars 2020 ;
- le parcours moyen de la nomination à l’installation est de 6 mois pour l’ensemble des candidats nommés ;
- 72 % des candidats nommés ont déclaré l'avoir été dans la commune où ils souhaitaient s’installer ;
- 73 % des offices sont détenus par une personne physique ;
- 67 % dressent un bilan positif de leur installation.
Le chiffre d’affaires de ces nouveaux offices dépend presque intégralement des activités exercées en monopole par les notaires : l’immobilier (70 %) et le droit de la famille (20 %). 61 % estiment avoir rencontré des difficultés dans le développement. Les professionnels auraient souhaité bénéficier d’une aide plus forte à la gestion d’entreprise avant leur installation, 74 % estimant que la formation au rôle d’entrepreneur est très insuffisante. 87 % estiment que la périodicité biennale de révision des cartes est trop courte.
Ce bilan a été complété d’un second volet afin d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur l’activité de ces structures naissantes (enquête réalisée du 16 juin au 1er juillet). Pour 96 %, la Covid-19 et la période de confinement, du 17 mars au 11 mai 2020, ont eu un impact sur leur activité. 85 % des notaires installés déclarent ne pas avoir pu développer leur activité pendant le 1er confinement et un retour à la normale semble incertain. Le degré d’impact sur leur activité est fort pour 62 %, dont 10 % anticipent même un risque de faillite.
Alexandra DESCHAMPS
Pour en savoir plus sur cette question : voir Solution Notaire hebdo