Que les avocats les redoutent ou qu'ils les accompagnent, la transformation digitale et l'innovation juridique sont devenues incontournables. « L’avocat doit reprendre sa place dans le nouveau marché du droit », explique Geneviève Maillet, Bâtonnier du barreau de Marseille depuis le 5 janvier dernier. C'est sous son impulsion qu'est né le projet de l' « Incubateur Barreau de Marseille », qui sera lancé le 27 mars après seulement trois mois de gestation. « Cela semble un pari fou, admet Madame Le Bâtonnier, mais quand on sait qu'il existe à Marseille une expérience de partage de compétences numériques forte et ancienne - je veux parler de "Marseille Innovation" aventure à la création de laquelle j'ai participé voilà 20 ans - le projet semble moins improbable. En réalité, l'incubateur est juste la concrétisation d’une expérimentation vieille de 20 ans qui, de surcroît, se trouve aujourd'hui en parfaite adéquation avec une société en pleine révolution digitale. »
La mission de l'incubateur est, dans le respect bien sûr de la déontologie, de faciliter l’accès au droit en utilisant les nouvelles technologies et de sensibiliser les avocats aux enjeux de la transformation digitale pour mieux, s'ils le souhaitent, se faire accompagner dans cette démarche.
Par ailleurs, l'incubateur à pour vocation de piloter un travail de réflexion et d’action en matière d’innovation au sein de la profession et plus généralement dans le monde du droit, la structure étant ouverte aux avocats comme aux Legaltech. Son objectif est également de s’ouvrir au monde de l’entreprise en positionnant l’avocat comme un acteur de l’économie.
Placé sous l'égide de la Commission « Communication et numérique », la structure s’inscrira dans une démarche à visée nationale aux côtés du Conseil National des Barreaux, de l’incubateur du Barreau de Paris et de tous les incubateurs de province qui ne manqueront pas de voir le jour. L’équipe est constituée de Philippe Amram, Julia Braunstein, Olivier Raynaud et Sébastien Salles, membres du Conseil de l‘Ordre, d’Ève d’Onorio di Méo et de Julien Ayoun, avocats au Barreau de Marseille.
Laurent MONTANT