Une étude réalisée par le Cercle Montesquieu, CMS Francis Lefebvre Avocats et Day One, auprès d’une centaine de directions juridiques françaises, éclaire les enjeux de la digitalisation et les démarches qu’elles doivent encore mettre en œuvre pour s’approprier les évolutions technologiques.
Si 71 % des répondants indiquent que la digitalisation est un projet relevant d’une initiative propre à la direction juridique, 80 % précisent ne pas disposer d’un budget dédié. Pour les directions juridiques, la digitalisation implique une transformation profonde des comportements professionnels, des habitudes de travail et, pour 89 % des répondants, une évolution de la formation des juristes. Ces derniers doivent être préparés à l’utilisation des différents outils digitaux (28 % des répondants considèrent cette compétence prioritaire) et à la gestion de projets (15 % des répondants).
Pour 40 % des répondants, la transformation digitale doit garantir un retour sur investissement. Adopter des outils techniques, pratiques et ergonomiques permettra d’automatiser les tâches des juristes afin de gagner en efficacité, en productivité et en confort au quotidien. Trois catégories constituent le socle même d’une direction juridique digitalisée : la gestion électronique des documents (GED), la gestion contractuelle et le droit des sociétés. L’automatisation des procédures permettra, notamment, de démontrer la valeur ajoutée qu’apportent les juristes à leurs clients.
Si jusqu’à présent la digitalisation a porté sur la création d’outils simples (applications mobiles, automatisation de contrats et analyse de documents), le déploiement du « Machine Learning », du « Natural Language Processing » (NPl) et des « Knowledge graph » (outils englobés par l’intelligence artificielle) transformera le métier des directions juridiques d’ici trois à cinq ans. Ces technologies permettront, notamment, la détection de lois obsolètes dans les contrats ainsi que la vérification des clauses contractuelles, qu’il s’agisse de leur présence, de leur intégrité ou de leur pertinence.
Ainsi perçue la transformation digitale devrait permettre une amélioration de l’efficience des directions juridiques et une nouvelle organisation du travail, bénéfices prioritairement attendus par les répondants.