Selon une enquête réalisée par ADP research institute auprès de 32 000 collaborateurs dans le monde, plus d’un tiers des sondés déclarent s’être déjà sentis discriminés par leurs employeurs actuels. Preuve que les mesures législatives et réglementaires mises en place par les gouvernements, tel que l’index égalité professionnelle en France, par exemple, ne vont pas assez loin pour lutter contre les discriminations.
Quelles discriminations ?
Les principales discriminations évoquées par les personnes interrogées sont : l’âge (12 %), l’origine (9 %) et le sexe (9 %). On remarque notamment que la discrimination de genre est deux fois plus évoquée par les femmes (13 %) que par les hommes (5 %). Concernant la discrimination liée à l’âge, c’est sans surprise que cette perception est plus répandue chez les jeunes salariés, avec 44 % des 18-34 ans et 39 % des 25-34 ans qui disent avoir été traités injustement, le plus souvent en raison de leur âge (11 %), contre 23 % pour les plus de 45 ans.
Certains secteurs d’activités sont plus concernés par les discriminations. C’est notamment le cas des médias (45 %) dont 14 % en raison de leur âge, 10 % en raison de leur genre et 8 % pour leur apparence. Viennent ensuite la finance (40 %) et le bâtiment (39 %).
Un manque de communication
Pour combattre toute forme de discrimination au sein des entreprises, les employeurs doivent mettre en place un cadre propice aux échanges. Pourtant, l’étude montre que plus de la moitié des répondants (59 %) déclarent qu’ils ne savent pas à qui s’adresser en cas de problème et près de 20 % pensent que leur entreprise n’applique pas de bonnes pratiques RH en matière de prévention de la discrimination. Et seuls deux salariés sur cinq (40 %) oseraient faire part d’un acte de discrimination au sein de son environnement de travail. Toutefois, les jeunes sont plus en confiance pour aborder ce sujet que leurs collaborateurs plus âgés, signe de la confiance des nouvelles générations envers leur entreprise. A noter que la difficulté à s’exprimer sur ce sujet est plus marquée dans certaines régions du monde. Par exemple, davantage de personnes n’osent pas déposer plainte en Europe (65 %) et en Amérique du Nord (71 %) alors qu’ils sont 58 % en Asie-Pacifique.
Révéler les écarts de rémunération
Aujourd’hui, trois salariés français sur quatre (75 %) pensent qu’il est nécessaire de dénoncer les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes au sein de leur entreprise. Ce chiffre atteint même 80 % chez les 25-34 ans. A noter que les français se sentent particulièrement concernés par cette question au vu de la moyenne européenne qui ne dépasse pas 51 %. A relever également de cette enquête que les hommes sont plus susceptibles (76 %) de dénoncer les inégalités salariales que les femmes (73 %). Concernant les secteurs les plus impactés par cette volonté de dénoncer les écarts de salaire : l’immobilier (82 %), l’informatique et télécommunications (81 %) ainsi que la finance (79 %).
De la même manière que c’est dans la région Asie-Pacifique qu’on ose le plus porter plainte contre les discriminations, c’est aussi là que les salariés dénoncent le plus les écarts de rémunération (73 %). C’est plus du double de leurs homologues d’Amérique du Nord.
Angeline DOUDOUX