La Quotidienne. En quelle année et dans quel contexte a été créé le réseau Plato ?
Carole Ryckewaert. Le réseau Plato est né dans les Flandres avec, pour principale motivation, la volonté de favoriser les connections locales entre les différents acteurs économiques.
L’objectif poursuivi est l'amélioration des compétences entrepreneuriales des dirigeants de TPE-PME ainsi que le développement des entreprises et de l'emploi. Plato a pour ambition de booster la croissance des activités, de permettre aux chefs d'entreprise d'améliorer leur prise de décision, d'échanger entre pairs, de partager des expériences et des questionnements.
Le dispositif se déploie depuis plus de 20 ans en Europe, au Canada, aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande. En France, ce sont principalement les CCI ou agences économiques.
La Quotidienne. A qui s’adresse ce réseau et quelles sont les conditions pour y adhérer ?
C. R. Plato s'adresse à des dirigeants de TPE-PME qui ont déjà quelques années d'activité, ont déjà recruté et souhaitent poursuivre leur développement.
En dehors des conditions d'antériorité et de souhait de développement, c'est surtout l'état d'esprit qui importe pour adhérer à Plato. Les participants sont curieux, à l'écoute, prêts à l'entraide. Ils s'inspirent les uns des autres pour envisager de nouvelles pistes de développement.
Plato fonctionne par promotion de 15 à 20 dirigeants. Une fois le groupe constitué, les participants se retrouvent tous les mois. Il s'agit donc d'un engagement dans la durée. Un groupe peut commencer dès que le nombre d'adhérents minimum est atteint. Il n’y a pas de concurrent au sein d’un même groupe et la diversité des secteurs d’activité est recherchée.
La Quotidienne. Comment se passe une réunion ? Qui les anime ? Quels sont les thèmes abordés ?
C. R. Au lancement d'un groupe, les participants co-construisent leur programme de travail. Nous recueillons les souhaits individuels puis nous les réunissons par grandes familles. Les échanges permettent de qualifier le besoin. C'est ainsi que nous écrivons un mini cahier des charges par thématique.
Selon les sujets abordés, l'animation sera adaptée et pourra s'appuyer sur des études de cas, des travaux en sous-groupe ou encore des mises en situation. Ainsi, par exemple, sur un sujet comme la démarche commerciale, l'intervenant propose à des volontaires de vivre un rendez-vous client. Sur un sujet comme le financement de la croissance, nous faisons intervenir les acteurs du financement, ce qui permet des mises en relation immédiates. Ou encore concernant le leadership, l'animateur fait travailler chacun sur ses valeurs.
Les sujets sont traités par un intervenant extérieur ou par un membre du groupe qui s'empare de la thématique en raison d'une compétence métier ou d'une expérience du sujet. L’animateur Plato prépare l'atelier avec l'intervenant et y participe systématiquement. Son rôle est aussi d’assurer l’écoute et la participation de chacun.
La Quotidienne. Plato permet aux entrepreneurs de se constituer un réseau, le développement économique de son entité. Avez-vous des témoignages d’expansion d’entreprise post-réseau ?
C. R. Les résultats sont concrets et recueillis lors d’une évaluation de fin de programme. En Ile-de-France, plus de la moitié des participants a constaté une hausse du chiffre d’affaires de son entreprise mais, au-delà, ils ont renforcé leurs compétences managériales et la grande majorité a noué des liens interentreprises.
Propos recueillis par Audrey TABUTEAU
Carole Ryckewaert, responsable réseaux d'entreprises à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris