Deloitte publie son étude annuelle sur les « tendances » ressources humaines à laquelle plus de 10 000 leaders Business et RH (dont 299 en France) ont participé à travers 140 pays. Cette étude vise à mesurer le degré de maturité des ressources humaines face aux défis et aux nouvelles priorités auxquels elles sont confrontées, mais également l’importance qu’elles y accordent.
Les principales priorités des DRH pour les 12 à 18 prochains mois :
- L’organisation des futurs modes de travail (67 %) ;
- La gestion des carrières et de la formation (40 %) ;
- L’acquisition des talents (39 %).
« Les RH doivent réussir à appréhender les nouvelles règles du jeu de la gestion des talents en transformant leurs pratiques. Si les collaborateurs adoptent assez rapidement ces changements, les entreprises peinent à s’adapter et à se transformer. Au-delà des freins liés à la sécurité et à la capacité qu’ont les organisations à conduire des changements, le modèle de nombreuses entreprises date du début des années 90 et de l’émergence des ERP. Le système de gouvernance des organisations, leurs processus et leur gestion se fondent donc sur des principes qui ne correspondent plus aux besoins d’agilité et de flexibilité de l’ère digitale », analyse Philippe Burger, Associé responsable Capital humain chez Deloitte.
Parmi les trois tendances pointées par Deloitte : le digital. La transformation digitale et les nouvelles formes d’emploi bouleversent les organisations. Les DRH peuvent y jouer un rôle clé mais à condition de se transformer également. Seulement 21 % des entreprises se disent matures sur le digital RH, lequel se situe à la 7e position parmi leurs priorités. Elles sont conscientes de leur grand retard : 65 % réorganisent leur service RH pour soutenir la transformation digitale mais seulement 6 % se sont déjà restructurées. Au-delà du digital, les données RH restent peu exploitées. Seules 16 % des organisations affirment être matures sur l’analytique RH. Or, les données traitées peuvent nourrir et objectiver l’ensemble des projets RH, dont la gestion des talents, et positionner la DRH en tant que conseil auprès des autres directions. 62% des entreprises revoient actuellement leurs programmes d’acquisition des talents, cette problématique se situant dans le top 3 de leurs priorités. Cependant, seules 35 % d’entre elles se sentent matures sur ce sujet. En outre, l’étude note que 18% des entreprises s’aident de l’intelligence artificielle dans le cadre de leurs recrutements et 49 % prévoient d’y avoir recours à l’avenir. La gestion des collaborateurs est également fortement impactée. Cette notion englobe désormais aussi bien les salariés que l’ensemble des intérimaires, des prestataires et des freelances. Seules 21 % des entreprises se considèrent matures sur ce sujet, bien que 60% planifient une augmentation du recours à la main-d’œuvre externe dans les années à venir.
Laurent MONTANT