L’amiable est dans les gènes du notariat et la pratique des notaires présente des points communs avec la médiation. Antoine Petit, notaire à Naours (Picardie), et Caroline Giraud-Sterba, secrétaire générale du Conseil régional des notaires d’Amiens, tous deux médiateurs, œuvrent au développement de cette pratique. Ils proposent un nouvel ouvrage, paru chez Médias & médiations, destiné à convaincre leurs confrères que cette activité constitue « un complément novateur de leurs missions traditionnelles » et à apporter aux instances professionnelles des réflexions utiles.
Préfacé par Christian Lefebvre, vice-président du Conseil supérieur du notariat et président honoraire du Centre de médiation des notaires de Paris, ce livre, clair et agréable à lire, est structuré en deux parties : le notaire au service de la médiation et la médiation au service des notaires.
Au-delà de la description de cette pratique qui est en plein développement avec 14 centres de médiation notariale désormais opérationnels (voir La Quotidienne des 22 mars 2017 et 7 avril 2017), les auteurs envisagent la médiation pour résoudre les conflits au centre desquels peut se trouver le notaire, telles les mésententes avec les collaborateurs, entre associés ou avec des confrères. Aucune communauté n’échappant au conflit, latent ou manifeste, le recours à la médiation comme dispositif préalable et obligatoire à toute saisine d’une cellule disciplinaire ordinale pourrait être pertinent.
La promotion de la médiation est « encore trop timide. (…) Nous espérons que le CSN, avec l’aval de la Chancellerie, créera une certification des notaires formés à la médiation », concluent les auteurs.
Alexandra DESCHAMPS